Il est important de rappeler que nos déchets lorguais, comme ceux de la très grande majorité des communes du Var, sont entreposés au Balançan !
Il est vrai, le Balançan est au Cannet des Maures et non chez nous ... Alors !
Cet état de fait convient certainement à beaucoup d'élus non proches de cette décharge, mais, n'y  a-t-il pas sur ce sujet des décisions locales et départementales à prendre ? Les élections municipales approchent et ce dossier devrait être l'un des principaux thèmes de réflexion ; malheureusement, peu de communes parlent de ce sujet.

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D'immenses bâches sont tendues sur les flancs du casier 1. Et les engins de chantier, selon la vue depuis l'autoroute en fin de semaine dernière, s'activent à l'extension du casier 4. Malgré, apparemment, l'absence d'autorisation d'exploiter. C. L.



Article de "Var Matin" du jeudi 5 décembre :


"Toujours exploité malgré deux décisions de justice contraires, le site de stockage des déchets varois continue de faire grincer des dents. Mais l’absence d‘alternative rend la situation complexe.

 

Les plus avertis n'auront pas manqué de s'en émouvoir. Les tractopelles continuent leurs allers-retours sur la montagne de déchets du Balançan et, depuis quelques semaines, des bâches géantes sont positionnées sur les flancs du casier 1, signe d'une extension du casier 4.

De quoi faire sortir une nouvelle fois de ses gonds Jean-Luc Longour, maire du Cannet-des-Maures, commune sur laquelle se trouve le site et qui a fait de la fermeture de cette décharge son combat.

« Depuis le 20 avril 2013, il n'y a plus d'autorisation d'exploiter,explique-t-il. Non seulement ils n'ont pas arrêté, mais en plus ils aménagent un casier, comme s'ils étaient sûrs que ça allait continuer. Ils font des aménagements en avance et après l'État régularise, c'est ça depuis quarante ans… »

Le PIG annulé

Une situation rocambolesque, mais finalement pas si étonnante tant ce sujet est complexe depuis des années déjà. Après la fermeture du site de Bagnols, celui de Balançan reçoit la totalité, ou presque, des déchets du département. En l'absence d'alternative, la situation est bloquée.

Qu'importe, le maire du Cannet n'en a cure et veut voir les décisions de justice respectées. « Le programme d'intérêt général(PIG) visant l'extension de la décharge a été annulé il y a deux mois. On avait perdu en première instance, on a gagné en appel, insiste-t-il. Seul le PIG permettait au préfet de prendre régulièrement des arrêtés de prolongement d'exploitation. Maintenant qu'il a été annulé, on en revient au document qui fait foi, le plan local d'urbanisme du Cannet, anciennement plan d'occupation des sols, arrêté il y a six mois et qui interdit toute extension. »

Par courrier, le premier magistrat de la commune a averti la préfecture des aménagements en cours sur le site. Un courrier resté sans réponse.

Rien de surprenant pour Jean-Luc Longour. « Le tribunal vient d'annuler le PIG du précédent préfet et l'actuel n'est pas allé en cassation. C'est Pizzorno qui s'est pourvu en cassation au titre de l'intérêt général. Une entreprise privée qui se pourvoit au titre de l'intérêt général, c'est fort», conclut-il. Un sentiment partagé par les associations écologiques qui gardent un œil averti sur la situation.

Le Préfet : « Il y a urgence à statuer »

« C'est la continuité du scandale qui dure depuis vingt ans. Ni la préfecture, ni les autorités compétentes ne font leur boulot, insiste Robert Giraudo, président de l'Association de protection de l'environnement de Vidauban et du Var. Les cent maires qui déversent leurs déchets au Balançan sont bien contents. S'il n'y a pas de mise en demeure de la préfecture, rien ne bougera. »

« Le site 4 est sous le coup d'un arrêté préfectoral, juridiquement il ne tient pas et malgré cela ils se permettent de l'étendre ajoute Paul Garcia, président d'Éthique Environnement. On a de nouveau la démonstration de la délinquance de cette entreprise qui a été condamnée à de multiples reprises. L'État doit intervenir rapidement. On est étonné du laxisme, du laisser-faire. Le plan départemental des déchets n'est toujours pas sorti… »

« La préfecture traîne les pieds, elle a une peur bleue de Pizzorno», assène Robert Giraudo.

Jointe par téléphone, celle-ci n'a pas daigné nous rappeler. Mais, présent samedi à l'assemblée générale des maires ruraux du Var, le préfet Laurent Cayrel s'est néanmoins fendu d'un avertissement devant les principaux intéressés. « Aujourd'hui, il y a le feu à la maison. Il y a urgence à statuer. »

Quelle solution de repli ?

C'est ce que réclament justement les anti-Balançan. La fermeture du site et des solutions de repli.

« Il hérite d'une situation, il ne sait pas quoi en faire, lui concède Jean-Luc Longour. Cette solution arrange tout le monde sauf les Cannetois et les Lucois… J'étais très seul en 2008 ; en 2013 je le suis moins. Mes collègues de Provence verte et de Cœur du Var se sont attelés à trouver des solutions. »

Mais ni l'usine biomécanique, ni un nouveau site de stockage ne sont pour le moment en mesure de prendre la relève.

C'est peut-être vers une décision forte, qui mettra les communes dos au mur, que pourrait se tourner le département. Une décision qui entraînerait un coût important pour les maires du Var, mais qui semble la seule susceptible d'enfin faire bouger les choses.

Nous avons contacté l'entreprise Pizzorno qui s'est refusée à tout commentaire concernant les travaux actuellement en cours."

Merci à l'équipe de "Var Matin" pour ces informations. 

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